Partie 3

Chapitre 6 : Où l'on s'explique difficilement

Ce point de vue vous laisse sans voix. C'est vrai qu'exposé comme ça, tu avais eu tort de t'emporter. Mais un mystère non élucidé reste encore.
T : « Mais cette histoire de restaurant, c'est quoi ?
Ig : Ça, par contre, j'en sais absolument rien.
T : Et toi, Nata ?
Nata : Ils sortent peut-être ensemble.
T : C'est plausible. Après tout, ils n'en sont plus à un mensonge près. Le truc, c'est que, du coup, . . . n'a plus aucune raison de venir en Russie me voir, puisqu'il est déjà en couple et que, s'il est prêt à sortir avec ma sœur, c'est qu'il en a rien à faire de moi, non ? De plus, Lisa n'a plus non plus d'intérêts à lui donner mon adresse : elle se fiche de mon amour pour . . . ! Raahh ! J'y comprends plus rien. Pourquoi il y a toujours autant de mensonges et d'embrouilles ? Pourquoi je ne peux pas vivre ma vie de danseuse TRANQUILLEMENT ? J'ai rien demandé !
Ig : Je suis aussi paumé que toi, là... »
C'est finalement Nata qui vous sauve. Heureusement qu'elle est là !
Nata : « Il ne te reste plus qu'une solution. Vu que le dialogue est complètement bouché avec . . ., faut que tu t'expliques avec ta sœur.
T : Tu sais que c'est pas toujours idiot ce que tu dis ?
Nata : Je sais, je sais... Merci ! »
Cet éclair de génie t'illumine. Appeler Lisa. Tu n'y aurais vraiment pas pensé ! Et Igor non plus, vu la tête qu'il fait. Tu te précipites sur ton portable, tout en gardant Nata sur le fixe. Tu commences à taper le numéro de Lisa, que tu connais par cœur, quand on t'interrompt.
Ig : « Euh... C'est le milieu de la nuit, Esther.
T : Et le décalage horaire, tu connais ? Il est 21h là-bas.
Ig : Je fais quoi,du coup ? Je m'enfonces sous terre, non ?
T : C'est une bonne idée, je crois. »
Votre conversation est stoppée par Lisa qui répond.
Li : « Allô ? Esther, c'est toi ?
T : Salut Lisa.
Li : Qu'est-ce qui t'arrive ? On s'est déjà parlé tout à l'heure...
T : J'ai découvert comment, par miracle, . . . est arrivé à Moscova. Quel concours de circonstances, tu ne trouves pas ?
Li : Arrête Esther ! Ça ne fait rire personne. Tu m'avais promis de ne jamais te moquer de moi ! (Elle commence à pleurer)
T : Moi, ça m'amuse. Et puis, depuis quand tu veux que je tiennes mes promesses ? Tu n'es pas très bien placé pour me dire ça, non ?
Li : S'il-te-plaît.
T : Quoi, s'il-te-plaît ! C'est moi qui ai à demander pardon. Excuse-moi de t'avoir fait confiance ! Je n'aurais vraiment pas dû.                                                                         Li : Tu ne sais rien alors tais-toi !
T : ... Tu as quelque chose à me dire, peut-être.
Li : Je l'aime.
T : Quoi ?! Qui ? . . . ?
Li : Oui. Mais il n'a toujours eu d'yeux que pour toi. Il y a peu de temps, il l'a découvert. Il m'a promis un dîner aux chandelles si je lui donnai ton adresse. Je n'ai pas pu résister à un si grand espoir.
T : Mais après, c'était prévisible qu'il vienne me rejoindre. Alors, pourquoi tu l'a quand même fait ?
Li : Parce que j'ai pris soin de laisser un message vocal qu'il conserverait, et que je savais bien que tu tomberais dessus un jour ou l'autre. Et ce jour-là, tu l'abandonnerais. Tu le laisserais brisé, mais moi, je serais là pour le consoler.
T : Tu me dégoûtes ! Vous iriez vraiment bien ensemble, les deux manipulateurs !
Li : Je suis désolée, Esther. Quand j'ai fait ça, j'étais au fond, j'avais besoin de penser que je pouvais être avec quelqu'un.
T : Et Benoît ?
Li : D'être avec quelqu'un que j'aimais.
T : Tu es sérieuse, quand tu dis ça ?
Li : Pardonne-moi Esther. Je ne sais vraiment pas ce qu'il m'a pris...
T : J'en ai rien à faire de tes remords. Tu m'as trahi ! Je te déteste ! »
Tu lui raccroches au nez. Tu as envie de balancer tout ce qui te passe sous la main, tellement tu es énervée, tout en fondant en larmes !
Igor comprenant parfaitement le français, il avait traduit la discussion à Nata, ce qui fait qu'ils étaient au courant de toutes ces horribles révélations. Ils essayent de te calmer et te consoler mais ne savent pas comment. Ils sont trop gênés pour oser dire ou faire quoi que ce soit.
Tu t'excuses et, comme souvent, tu t'en vas marcher pour te calmer. Tu te sens trahie, abandonnée, autant par Lisa que par . . . . Pour ta sœur, c'est normal que tu ressentes ça : elle fait partie de ta famille et avait toujours été droite et honnête envers toi. Mais . . ., c'est plus étonnant. Après tout ce qu'il t'avait déjà fait subir, tu n'aurais pas dû être surprise. Mais au fond de toi, tu sais pourquoi tu es comme ça : lui fait partie de ton cœur et ne peux pas en être expulsée, il y est pour l'éternité... Tu espérais tellement qu'il est changé par rapport à la dernière fois que vous vous étiez vu que tu refusais d'admettre la vérité. Une autre chose absurde, parmi cet imbroglio de secret et de mensonge, c'est que Lisa est quand même avec Benoît, bien qu'elle ne l'aime
pas. Pourquoi sortait-elle avec lui si aucun tendre sentiment ne les unissait ?
Lorsque tu rentres, plus calme (enfin plutôt, plus fatiguée, parce que tu es encore pas mal en colère), tu rentres chez toi. Évidemment, Igor est parti et Nata a raccroché. Tu t'endors en espérant y voir plus clair après t'être reposé.